La vidéo ici : https://youtu.be/EMMS_d_1U2E
Nous avons mené une réflexion collective depuis janvier 2024 pour déterminer la façon dont nous souhaitions contribuer aux débats des Semaines d’Information à la Santé Mentale dont le thème cette année est « en mouvement pour ma santé mentale ». Ce projet des « pinceaux dansants » est le fruit de ces réflexions.
Dans ce projet, on est parti de l’idée d’une adhérente qui proposait une création collective, participative basée sur la peinture intuitive, libre et spontanée. Cette idée a cheminé grâce aux influences des projets artistiques auxquels nous avons participé à la Maison Bleue :
- INSULAIRES avec Sébastien Lefebvre et Nathalie Faubet Fournier
- « Danse au Musée » avec la danseuse Elsa Decaudin,
- le travail des comédiens de la troupe de théâtre menée par Emma Battesti,
- le spectacle musical « Corps et chœur en signes » du 6 juillet avec les signeuses de l’asso Sign’enchanté, porté par Dorothée Pinto et Virginie Maignien qui a « mis en corps » ce spectacle
- Toutes les expérimentations des ateliers danse, arts plastiques et « les mots » avec en particulier les improvisations pianistiques de Gemma Herrera.
Nous nous sommes autorisés à utiliser tous les arts : la danse, la musique, la peinture, la poésie, le théâtre… car nous croyons que l’art est une voie royale pour se remettre en mouvement en aidant à créer ou à restaurer des liens avec soi-même, avec les autres, et avec l’environnement.
En immersion pendant 3 après midi, nous avons expérimenté successivement le mouvement libre structuré par la danse des 5 rythmes de Gabrielle Roth, le mouvement pictural libre sur papier, en s’attachant au geste plus qu’au résultat et la recherche de mots, d’images et d’émotions associés aux 5 rythmes (le flow, le staccato, le chaos, le lyrique et la quiétude). Le dernier jour a donné lieu à une performance de 20 minutes de durant laquelle nous avons peint sur le mur de notre terrasse, et que François Xavier a intégralement filmée, puis montée avec les interwiew des adhérents.
Le 15 octobre 2024, nous avons eu la chance et l’honneur de pouvoir diffuser ce film à la médiathèque de Perpignan, lieu idéal pour cela, avec sa vie culturelle dynamique. Cela nous a permis de rencontrer un public large et curieux et d’ouvrir les discussions au plus grand nombre. Nous remercions Céline OMBRABELLA qui soutient depuis plusieurs années nos actions associatives et nous permet d’enrichir nos liens avec la cité.
Nous avons invité des intervenantes qui ont nourris les échanges. Sophie Pluen, psychologue à l’hôpital de Thuir mais aussi analyste de groupe, musicienne, plasticienne et performeuse, spécialisée dans les médiations thérapeutiques et Virginie Maignien, danse-thérapeute.
Les intervenants invités n’ayant pas pu se déplacer le soir de la projection se sont filmés pour donner leur ressentis sur le thème de la soirée et nous ont écrit des mots très sympathiques :
Sébastien Lefebvre : « Votre vidéo sur les pinceaux dansés est un document exceptionnel sur la création par le mouvement d'un groupe lié, en confiance. Je crois vraiment que votre action sociale, humaine, thérapeutique s'il y en a une, est exceptionnelle, à transmettre à d'autres structures qui ne savent pas toujours comment s'y prendre. Il m'apparaît que le facteur humain est la clef fondamentale de cette réussite, que votre staff est aussi un peu.. unique et génial »
Nathalie Faubert Fournier : Merci pour ces jolies images. Ça fait vraiment chaud au cœur de voir une telle proposition trouver si naturellement sa place dans une structure comme la vôtre.
Des individualités traversées par les sonorités du clavier et chaque corps en mouvement libérant son propre ressenti et son émotion du moment par un geste dansé qui va jusqu’à laisser une trace concrète de peinture. Des individualités qui trouvent leur place pour s’harmoniser les unes avec les autres et composer une véritable chorégraphie de corps de ballet. Continuez encore et en corps ! »
« À la Maison Bleue, nous nous engageons au quotidien, parce que nous avons traversé ces difficultés parfois longuement et jamais sans embuches, à nous aider les uns les autres à remettre du mouvement dans nos existences, nos corps et nos esprits figés et immobilisées par la « folie » et ses désordres, par les traitements, par les ruptures relationnelles, familiales, professionnelles…»
Nous terminons l’année le cœur et l’esprit remplis des traces de ces beaux moments créatifs, de ces mouvements des cœurs et des corps et plus que jamais unis pour faire face ensemble aux défis de l’existence.
Estelle Gineste